Les 99 Haïku de Ryokan
Traduit du japonais par Joan Titus-Carmel
Le livre mérite un double éloge : celui de Ryokan , moine zen du 18eme siècle, véritable figure légendaire du Japon qui a su concilier sa vie d'ermite zen et ses talents de poéte et du traducteur Joan Titus-Carmel qui a restitué l'œuvre unique (pas un choix hétéroclite) de Ryokan où chaque poème nous invite à saisir un Tout, mais dans le « peu-apparent » . Il a évité l’écueil de la paraphrase de dire plus que le poème., et chose rare il a mis un point d'honneur à garder le comptage des syllabes (5-7-5)(à quelques exception près), l'ordre des trois vers, les effets d'onomatopées et d'allitérations avec des pointes d'humour .
Tous les haïku (pour les puristes "Haïku" est invariable , ne prend pas de s au pluriel) , mais tout le monde, ou presque présentés sont issus de petits riens de la vie de tous les jours d'un moine (bon, c'est vrai c'est loin de notre quotidien .. mais on peut facilement transposer dans notre vie d'occcidentaux urbains soucieux de la nature)
En voici un du recueil
La disposition est d’une très grande élégance, choisie pour montrer le poème : chaque texte, en japonais, en ligne verticale à gauche, la transcription « romaji » qui permet, pour ceux qui connaissent le japonais (hélas je n'ai pas cette sciencce , mais j'apprécie la calligraphie ), de lire les sons, en haut de page, la traduction en bas.
Le centre de la page est vide et blanc.
Dans ce silence, la transmutation a lieu, par la méditation du lecteur.
en voici un autre de Ryokan très célèbre (la traduction est un peu longue 5-7-6, mais quelle est belle !)
Le voleur parti
n'a oublié qu'une chose -
la lune à la fenêtre
Ce livre, je l'ai lu et je le relis par petite gorgée .. à dose homéopathique ...
avec deux autres cités par Fabienne
'Les haïkus" de Henri Brunel ici
et "les 111 Haïku de Bashô" la
Un haïku (prononcez A-I-Kou) est un poéme court traditionnellement composé de 17 syllabes reparties sur trois lignes (5-7-5 syllabes) pour immortaliser la nature qui l'entoure, un sentiment qui l'envahit ou encore un souvenir qui lui est cher.
Le haïku est écrit avec des mots simples, justes, concrets sans métaphore.
Le haiku doit toujours comporter un KIGO (ou "mot de saison"): une fleur, un animal, un astre, un fruit, une saison, un insecte, un mois, un evénement "temporel" ...)