Un haïku de printemps
Voici un haïku Matsuo Bashô, calligraphié, c'est Mimi du Sud qui m'a trouvé cette jolie présentation.
Matsuo Bashô (松尾 芭蕉) est l'une des figures majeures de la poésie classique japonaise. Par la force de son œuvre, il a imposé dans sa forme l'art du haïku.
Le haïku est un cliché d’un moment particulier, il ne raconte pas une histoire passée, il n’évoque pas ce qu’il pourrait advenir, il constate c’est tout, et est donc écrit au présent.
Le haïku est composé de 3 vers non rimés, chacun respectivement de 5, 7, 5 syllabes (en principe), avec un mot de saison (kigo) avec des mots simples.
Le 1er vers situe la scène en un lieu, un moment, le 3eme pousse à la méditation sur le tout.
La traduction est délicate (surtout ceux en japonais!), et bien souvent la traduction ne peut suivre la règle des 5-7-5 elle privilégie l'esprit, l'émotion. Mais si vous souhaitez vous exercer à cet art, il est préférable de respecter cette règle ou au minimum le court-long-court.
Bashô, de son véritable nom Matsuo Munefusa, est né en 1644 près de Kyoto. Fils de samouraï, il reçoit l'éducation en rapport avec sa condition, à la fois guerrière et raffinée. Âgé de treize ans, il apprend auprès d’un maître du haïkaï les premiers rudiments de ce genre. en particulier les formes de poésie courtes telles que le tanka. Le jeune homme montre rapidement des dispositions littéraires remarquables et un sens aigu de l'observation. Il acquiert ainsi une certaine réputation à Edo (l'ancienne Tokyo). Il détache du tanka le premier tercet, le hokku, et lui donne son autonomie. Ce n'est que plus tard qu'on l'appellera haïku.
Il renonce à la vie mondaine, prend l’habit de moine, et s’installe dans son premier ermitage.
Devant sa retraite, il plante un bananier, un bashô, offert par l’un de ses disciples - ce qui lui vaudra son pseudonyme. Sa vie est dès lors faite de pauvreté, d’amitiés littéraires et de voyages. Osaka sera le dernier. Après avoir dicté un ultime haïku à ses disciples éplorés, il semblerait que sa traduction soit la suivante :
malade en voyage
mes rêves parcourent seuls
les champs désolés
il cesse de s’alimenter, brûle de l’encens, dicte son testament, demande à ses élèves d’écrire des vers pour lui et de le laisser seul. Il meurt le 28 novembre 1694. Sur sa tombe, on plante un bashô.
L'oeuvre de Bashô est immense, tant par sa quantité que sa qualité. Très proche de la nature, tout à la fois tendre, truculente, profondément humaine, la poésie de Bashô incarne pour certains à elle seule le haïku classique. Obsédé, surtout sur la fin de sa vie, par l'idée de karumi (légèreté), il est vrai que son oeuvre véhicule à merveille cette saveur si particulière du haïku. Si particulière et si difficile à reproduire!
Si le Printemps vous inspire un haîku (5-7-5) , lancez-vous ,
je me ferai un plaisir de les publier, la semaine prochaine ..